La règle de base en matière de fixation de loyer commercial est la valeur locative (définie à l'article L. 145-33 C. com.). Toutefois, pour la révision triennale, le plafonnement est la règle et la valeur locative l'exception.
L'article L. 145-38 du Code de commerce dispose que "la majoration ou la diminution du loyer consécutive à une révision triennale ne peut excéder la variation" de l'indice applicable.
La jurisprudence a clarifié l'interaction entre loyer en cours, valeur locative et plafond :
Depuis la loi Pinel de 2014, l'ancien Indice du Coût de la Construction (ICC) n'est plus l'indice de référence par défaut. Deux indices publiés par l'INSEE sont désormais utilisés.
C'est l'indice de référence pour la majorité des baux : ceux portant sur des activités commerciales ou artisanales.
Cet indice est réservé aux activités qui ne sont ni commerciales ni artisanales. Il concerne principalement :
Le choix du bon indice est impératif et dépend de la nature de l'activité exercée dans les locaux loués.
Le calcul est une règle de trois simple mais qui doit utiliser les bons indices.
La formule est la suivante :
Nouveau loyer plafonné = Loyer actuel x (Indice du trimestre de la demande / Indice du trimestre de la dernière fixation)
Exemple concret :
Le loyer révisé ne pourra pas dépasser 33 914,27 €, même si la valeur locative est de 40 000 €.
Le calcul du plafond doit être précis. Une erreur sur l'indice de départ ou l'indice d'arrivée peut avoir des conséquences financières importantes.
➡️ Faites vérifier le calcul de votre révisionLe seul cas où ce mécanisme de protection est écarté est défini à l'alinéa 3 de l'article L. 145-38 du Code de commerce. Le déplafonnement est possible si le bailleur prouve une "modification matérielle des facteurs locaux de commercialité ayant entraîné par elle-même une variation de plus de 10 % de la valeur locative".
Il faut donc deux conditions cumulatives :
Si ces conditions sont réunies, le loyer est alors fixé à la valeur locative réelle, sans plus aucune limite de plafond.
La demande de révision, qu'elle émane du bailleur ou du locataire, doit obligatoirement être faite par acte extrajudiciaire (huissier) ou par lettre recommandée avec AR.
Surtout, l'article R. 145-20 du Code de commerce impose, à peine de nullité, que la demande précise le montant du loyer demandé ou offert. Une demande qui ne mentionne pas de chiffre est nulle et ne fait pas courir les délais.
Que vous soyez bailleur ou locataire, la révision de loyer est un enjeu stratégique. Anticiper le calcul, évaluer les facteurs locaux de commercialité et respecter le formalisme sont les clés d'une révision réussie.
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